Dossiers mardi 2 août 2022
Établir des relations harmonieuses et créer de la valeur durable
Me Bernard Colas, Ad. E.
Par Marie-Hélène Paradis
Admis au Barreau du Québec en 1983, Me Bernard Colas a démontré une passion et un intérêt pour le droit commercial international qui demeurent constants depuis le début de sa carrière.
Bernard Colas est le fils d’Émile Colas, avocat, et de Réjane Laberge Colas, première femme nommée juge à une cour supérieure au Canada. Il a tout de même d’abord pensé à se diriger vers le marketing avant de s’inscrire en droit à l’Université de Sherbrooke. Poursuivant ses études, il a complété un doctorat en droit international économique à l’Université de Paris 1; sa thèse portait sur l’influence juridique de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). « Le droit est un outil qui traite de questions quotidiennes, constitutionnelles et internationales, tout à la fois, et qui affecte tous les secteurs d’activités. Pour moi, c’est l’outil qui me permet d’être au service des gens, des organisations et des entreprises et de la société », explique-t-il.
Me Bernard Colas a vécu et exercé en Europe pendant une dizaine d’années, d’abord à la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI), à Londres, puis à l’OCDE, à Paris. Il a fondé la Société de droit international (SDIE) et il demeure impliqué au sein de l’Association du Barreau canadien et de l’Association de droit international (ILA). Il a également agi à titre d’avocat-conseil auprès des gouvernements du Togo, des Comores, de la Lituanie et de l’Algérie ainsi que de la Mauritanie pour lequel il agit à titre de consul honoraire.
Actif dans le développement du droit, il est l’auteur de nombreuses publications, dont Accords économiques internationaux : répertoire des accords et des institutions, suivie quelques années plus tard d’une version anglaise améliorée, Global Economic Co-operation : A Guide to Agreements and Organizations. « J’avais 30 ans quand j’ai publié mon premier livre, assez avant-gardiste, avec une préface de Louis Sabourin et Doyen Colliard. Le secrétaire général des Nations-Unies, Javier Pérez de Cuéllar, a signé la préface de la version anglaise. »
À son retour au pays, il accepte une charge de cours à l’Université de Montréal pour enseigner le droit des transactions commerciales internationales. Sa carrière dans l’enseignement se poursuivra aussi à HEC Montréal, à l’UQAM et à l’ÉTS, où il enseignera de surcroît le droit international économique et la propriété intellectuelle internationale. En 2008, il cofonde le cabinet CKMZ, spécialisé en droit des affaires et du commerce international. « Le droit commercial international, dit-il, encadre les échanges entre les nations. En principe, il permet aux entreprises d’accéder de façon non discriminatoire aux marchés bien qu’il puisse parfois maintenir des monopoles. De plus, l’élargissement progressif de son champ d’application à l’environnement, aux normes sociales, aux droits de la personne et autres sujets non commerciaux fait qu’il affecte la société dans son ensemble. Dans ma pratique, j’aide les entreprises à naviguer parmi ces règles du commerce international pour leur donner l’espace de liberté dont elles ont besoin pour réaliser leurs projets à travers le monde et prospérer. Pour ce faire, il est utile d’osciller entre le micro et le macro. À mon avis, un bon juriste doit être capable de jouer avec ces niveaux d’abstraction. C’est un critère que je valorise lorsque je choisis les avocats qui m’entourent. Le droit du commerce international nous fait pratiquer cette gymnastique intellectuelle et intégrer un ensemble de facteurs interdépendants. »
Me Bernard Colas n’intervient pas devant les tribunaux. « J’essaie de favoriser les relations constructives et harmonieuses entre les parties, exprime-t-il. Constater que je contribue à générer de la valeur durable me procure une grande satisfaction. Mon expérience indique que toute entreprise qui ne fait pas équipe avec un avocat stagne, car si elle veut créer de la richesse dans notre société de plus en plus immatérielle, elle a avantage à s’associer à un bon avocat. »
Fier de son parcours, d’avoir évolué avec le droit et les gens du milieu, créé un cabinet spécialisé et fondé une famille, Me Colas se dit heureux d’avoir reçu la distinction Avocat émérite qu’il voit comme un tremplin. « C’est une reconnaissance pour ce qu’on a accompli, mais c’est aussi une responsabilité pour aller encore plus loin. »